dimanche 14 janvier 2007

Oratorio de Nicolas de Flue - Argument

L'oratorio de Nicolas de Flue d'après la légende dramatique de Denis de Rougemont (1906-1985) peut se résumer ainsi:

Nicolas(1417-1487) ermite et mystique suisse, canonisé en 1947, Patron de la Suisse, était paysan dans une vallée de Suisse centrale. Il se distingua comme soldat par sa bravoure autant que par sa bonté et sa générosité, fut pendant dix-neuf ans un conseiller et un juge intègre, et éleva ses cinq fils et ses cinq filles dans la vertu et la piété.

Argument

Acte I: Nicolas a quitté l'armée et la magistrature, révolté par les crimes et les iniquités. Appelé par les voix intérieures (chœur céleste), il abandonne aussi sa famille et se retire dans les montagnes. (montée au Ranft)
Acte II: C'est alors que tous se tournent vers lui. On vient le consulter de France et d'Autriche. Les pèlerins riches ou pauvres affluent vers l'ermitage du solitaire. Mais la voix du sage est couverte par les bruits du monde, c'est la guerre! (Victoire et malheur !)
Acte III: Il encourage le peuple à garder sa liberté, à ne pas s'allier avec les puissances étrangères, à ne pas céder aux sirènes de la Gloire et de l'Argent. Il empêche un jour la guerre civile sur le point d'éclater, son intervention a le pouvoir de réaliser la "paix miraculeuse" que le peuple subitement réconcilié célèbre avec allégresse. La pièce s'achève par un hymne de reconnaissance à Nicolas, le pacificateur. (bienheureux! O sentinelle, guetteur aux yeux fermés….)

Le musicien Arthur Honegger, lors de la création de "Nicolas de Flue" avec Denis de Rougemont. (novembre 1940).

"Il y a dans cette oeuvre un souffle épique et une violence qui laisse abasourdi. Le texte de Denis de Rougemont offre une démesure merveilleuse empruntée sans doute aux vies de saints médiévales… On verra des princes arrogants, des mendiants magiciens, un paysage de rochers et de grottes, un ciel d'angoisse et de haine. Trompettes guerrières et tambour battant, voilà par exemple Nicolas de Flue face à une troupe de Suisses aux bras noueux: solide comme un soldat de Hodler, la musique d'Honegger est tonitruante, la fanfare et les chanteurs dégagent une âpreté et une puissance céleste et bienfaisante"
Il y a aussi quelques moments calmes! Les couleurs chorales sont parfois bucoliques ("au matin d'un jour d'été, sur l'alpage, les enfants de Nicolas courent à leur père en chantant"...), le souffle juvénile et transparent du choeur d'enfants est bienfaisant ,et le choeur céleste: c'est un choeur de femmes à trois voix, auquel Honegger réserve ses plus belles pages, qui sont aussi les plus difficiles…"

(La Liberté, 24 mai 2002, par Philippe Mottet-Rio)

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